Le 11 octobre 2024, le stade du 26 Mars à Bamako, fraîchement rénové et homologué par la FIFA, a été le théâtre d’une rencontre attendue entre le Mali et la Guinée-Bissau. Cependant, l’enthousiasme a rapidement été terni par une pelouse en piteux état, affectant le jeu des deux équipes. Tom Saintfiet, le coach malien, n’a pas tardé à exprimer ses frustrations. Bien qu’il ait nuancé son propos, il a déclaré que la qualité du terrain avait entravé les ambitions de son équipe : « La pelouse nous a empêchés de jouer notre football, elle n’est pas comme en septembre. Il y a des petits problèmes, le dimanche passé c’était encore catastrophique… »
En effet, malgré une rénovation à hauteur de 7 milliards de FCFA, la pelouse semblait déjà souffrir de négligence, soulevant des doutes sur la gestion des infrastructures sportives au Mali.
Pourquoi avoir rénové le stade du 26 Mars
La rénovation du stade du 26 Mars est survenue après que le Mali ait été frappé par la non-homologation de son enceinte pour les matchs éliminatoires du Mondial 2022. Cette situation avait suscité un tollé général parmi les supporters et les acteurs du football, mettant en lumière l’urgence d’améliorer les infrastructures sportives du pays.



En conséquence, le gouvernement malien a investi près de 7 milliards de FCFA pour transformer le stade en un espace répondant aux normes internationales (FIFA), avec des améliorations notables comme des vestiaires modernisés, des salons VIP, un système d’éclairage LED, des sièges adaptés, etc. Les attentes étaient grandes : non seulement le Mali devait pouvoir accueillir des matchs internationaux, mais aussi retrouver une fierté nationale en offrant aux Aigles un cadre propice à la performance.
Un héritage à repenser : Les défis de l’entretien des infrastructures sportives au Mali
Malgré ces investissements conséquents, le stade du 26 Mars est rapidement tombé victime d’une gestion déficiente. Le stade est fréquemment utilisé pour des événements culturels, tels que la fête du Maouloud, qui attirent de grandes foules. Si ces célébrations sont essentielles pour la vie communautaire, elles laissent souvent la pelouse dans un état désastreux. Après chaque événement, le terrain subit une forte pression, avec des marques visibles de piétinement et des dégradations nuisant à sa qualité. Les célébrations, bien qu’importantes, ne sont pas accompagnées d’un plan d’entretien post-événement, laissant le stade dans une condition inappropriée pour les matchs de football qui suivent.
Ce cycle de négligence met en évidence une problématique persistante : alors que les rénovations avaient pour but de donner un nouveau souffle au stade, les efforts semblent avoir été éphémères. Les attentes de qualité et de durabilité, pourtant cruciales pour le développement du football au Mali, n’ont pas été respectées.
Les conséquences sur la performance
L’état dégradé de la pelouse a des conséquences directes sur les performances de l’équipe nationale. Dans un sport où la qualité du terrain peut faire la différence, les joueurs maliens se retrouvent confrontés à un environnement peu propice à l’expression de leur talent. Tom Saintfiet a souligné que les conditions de jeu avaient sérieusement entravé les capacités de son équipe à déployer son jeu. En effet, lorsque le terrain est en mauvais état, cela peut ralentir le rythme du jeu, compliquer les passes et nuire à la coordination entre les joueurs. Pour corroborer cela, le coach de la Guinée-Bissau a fait une remarque similaire lors de la conférence de presse après le match.
L’état dégradé des infrastructures sportives, notamment du stade du 26 Mars, entraîne des répercussions significatives qui vont bien au-delà du simple inconfort lors des matchs. Ces conséquences touchent divers aspects du football malien, allant de la performance des équipes à la perception du pays sur la scène internationale.
Par exemple, la dégradation de la pelouse impacte directement les performances des équipes. Un terrain en mauvais état complique la qualité du jeu, rendant difficile pour les joueurs de s’exprimer pleinement. Cela peut conduire à des résultats décevants pour l’équipe nationale, réduisant ainsi ses chances de succès lors de compétitions importantes.
L’absence d’un environnement de jeu adéquat affecte également le moral des joueurs. Des performances en deçà des attentes, associées à des conditions de jeu défavorables, engendrent souvent frustration et démotivation. Les joueurs, qui aspirent à se mesurer aux meilleurs, se retrouvent limités par des conditions extérieures.
La réputation du Mali sur la scène internationale est également un enjeu capital. Lorsqu’un stade homologué par la FIFA ne parvient pas à offrir des conditions de jeu optimales, cela renvoie une image négative du pays en tant qu’hôte d’événements sportifs. Les équipes adverses et les observateurs extérieurs peuvent percevoir le Mali comme un pays incapable de maintenir des infrastructures de qualité, ce qui pourrait avoir des conséquences à long terme sur sa capacité à accueillir de grands événements sportifs ou à attirer des compétitions internationales.
Pour le Mali, qui aspire à se faire une place parmi les meilleures équipes d’Afrique, il est primordial d’avoir des infrastructures de qualité. Des performances médiocres dues à des conditions de jeu inadéquates risquent de freiner l’élan du football malien et d’affecter son développement à long terme.
En somme, le match contre la Guinée-Bissau n’était pas seulement un test pour l’équipe nationale, mais également un révélateur des lacunes en matière de gestion des infrastructures sportives. Si le Mali veut rivaliser au plus haut niveau, il est impératif de veiller à ce que le terrain soit à la hauteur des ambitions. Une amélioration de la pelouse et des installations pourrait transformer le destin du football malien et redonner aux Aigles les ailes nécessaires pour s’envoler vers de nouveaux sommets.