Le Congolais Dikembe Mutombo a rendu l’âme le lundi 30 septembre 2024, d’après un communiqué de la NBA.

Drafté en 1991 après avoir joué trois ans pour la prestigieuse université de Georgetown, le pivot congolais a évolué 19 saisons dans la grande ligue américaine, à Denver, Atlanta, Philadelphie, New York et Houston, où il a fini par prendre sa retraite en 2009, à l’âge de 42 ans.
Le célèbre pivot, avec sa fameuse phrase « Not in my house », a fait les beaux jours de la NBA. Dikembe Mutombo, l’un des meilleurs contreurs de l’histoire du basket, âgé de 58 ans, a succombé d’une tumeur au cerveau.

Il a été élu meilleur défenseur de l’année à quatre reprises (1995, 1997, 1998 et 2001), un record qu’il partage avec Ben Wallace et Rudy Gobert. Grâce à sa taille (2,18 m) et à sa longévité, il a terminé sa carrière au 20e rang des meilleurs rebondeurs de l’histoire de la NBA, et est surtout le 2e contreur le plus prolifique (3 289 contres) derrière Hakeem Olajuwon.

Après chacun de ses contres, il avait pris l’habitude de remuer son index, comme pour dire « non, non » à son adversaire, un geste que la NBA avait fini par interdire pendant quelques années avant de le tolérer à nouveau. Sélectionné au All-Star Game à huit reprises, Mutombo a joué deux finales NBA (en 2001 et 2003) sans jamais remporter de titre, et son emblématique numéro 55 a été retiré par deux franchises : les Nuggets et les Hawks.
À l’instar de Manute Bol, Dikembe Mutombo aura été une fierté africaine. Une légende qui a permis à plusieurs jeunes Africains (Joël Embiid, Pascal Siakam, Luol Deng, Bismack Biyombo…) de croire que tout est possible, de croire que l’Africain peut jouer en NBA. Une légende qui a lutté pour la paix et contre les discriminations. Un baobab qui s’est investi dans le développement du basket africain (NBA Africa, Basket Without Borders, BAL…).
Le pivot était une personne au grand cœur, ayant entre autres contribué à la construction d’un grand hôpital (Hôpital Biamba Marie Mutombo) pour la nation congolaise.
Un humanitaire dans l’âme, dixit le commissaire de la NBA Adam Silver:
« Il a consacré son cœur et son âme à aider les autres. C’était un humanitaire dans l’âme. J’ai eu le privilège de voyager à travers le monde avec Dikembe et de constater par moi-même l’impact qu’avaient sa générosité et sa compassion sur les gens, avec son sourire contagieux et sa voix profonde. Je fais partie des nombreuses personnes dont la vie a été touchée par le grand cœur de Dikembe, et il me manquera beaucoup. »
Son ami et frère Masai Ujiri a également été l’un des premiers à rendre hommage à cette personnalité mythique qu’était Dikembe Mutombo. Le dirigeant nigérian des Raptors parle de Mutombo en affirmant qu’il était immense, mais son cœur était encore plus immense.
Il poursuit: « J’ai juste entendu l’info sur… Je ne sais pas pourquoi je fais ça… J’ai juste entendu l’info sur Dikembe Mutombo et c’est vraiment dur à croire. C’est dur pour nous de nous retrouver sans ce gars. Vous ne pouvez pas savoir ce que Dikembe Mutombo représente pour moi… Wow… Je suis désolé, c’est compliqué, mais je dois le dire. »
Il enchaîne encore: « Vous ne pouvez pas imaginer ce qu’il a apporté à la jeunesse du continent, ni ce qu’il a fait pour moi dans ma carrière. Il m’a pris sous son aile à Denver et m’a fait grandir comme personne. Et maintenant il est parti, il nous a quittés. La façon dont il a traité ma famille, mes enfants. Il a touché tout le monde. Il était immense, mais son cœur était encore plus immense. Aujourd’hui, ce n’est pas un bon jour. Pas un bon jour pour le sport, pour nous en Afrique. Mais on va le célébrer, et le faire en grand. Il a tracé une route pour nous, et peu de gens peuvent faire ça. Je suis fier d’avoir connu Dikembe Mutombo, je suis fier d’avoir travaillé avec lui, je suis fier qu’il ait été mon mentor, je suis fier d’avoir fait beaucoup de choses à ses côtés, d’avoir beaucoup voyagé en Afrique avec lui. Cette nouvelle fait mal. Je ne voulais pas plomber la journée, mais cette nouvelle fait vraiment très mal. »
Certes, l’un des plus grands contreurs de la NBA s’en va, mais il part l’esprit tranquille, car la relève est assurée.
