Le vendredi 23 août 2024, le chargé de communication de la FEMAFOOT, Ibrahima Zie Coulibaly, a accordé une interview à la presse en ligne d’information sportive Kibaru Sports, concernant leur communiqué appelant à la candidature pour le recrutement d’un nouveau sélectionneur pour l’équipe nationale senior du Mali. Sujet qui intéresse un large public malien et, surtout, les passionnés de sport partout dans le monde.
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Kibaru Sports : Quel est le projet derrière l’appel à la candidature pour le recrutement du nouveau sélectionneur malien ?

Ibrahima Zie Coulibaly (FEMAFOOT): Merci pour l’opportunité que vous m’offrez ce matin pour parler de l’appel à la candidature pour le recrutement d’un nouveau sélectionneur malien, pour la gestion de l’équipe nationale A du Mali. Comme vous le savez, nous avions un entraîneur qui s’était vu assigner des missions par la fédération et le ministère de tutelle. Malheureusement, ces attentes n’ont pas été comblées, car la première mission était de qualifier les Aigles pour la CAN et de les emmener au moins en demi-finale. Cela fait plusieurs décennies maintenant que le Mali n’a pas atteint ce niveau. Nous voulions jouer la finale de la CAN en Côte d’Ivoire. Notre ambition, en ce qui concerne la Fédération malienne de football, son président Mamoutou Touré et l’ensemble de son comité exécutif, était de remporter cette CAN qui se jouait chez nos voisins.
Malheureusement, notre course s’est arrêtée en quart de finale, et la manière dont nous avons été éliminés a été un choc terrible pour l’ensemble de la population du Mali, à l’intérieur comme à l’extérieur. Après avoir analysé la situation et vu que nos attentes n’ont pas été comblées, le comité exécutif, en accord avec le ministère de la Jeunesse et des Sports, a décidé de mettre fin au contrat du sélectionneur en place, Éric Sékou Schelle, et de lancer un appel à candidatures pour le recrutement d’un nouveau sélectionneur.
Aujourd’hui, nous voulons, avec la modernisation du football, avoir un entraîneur capable d’emmener le Mali loin. L’ambition de notre président et du comité exécutif actuel est d’écrire une nouvelle page du football malien sur l’échiquier continental et mondial. Cela passe par le professionnalisme à tous les niveaux, et le programme de campagne traduit en activité aujourd’hui, démontre cela. Pour cela, il faut des personnels bien formés à tous les niveaux, à commencer par les entraîneurs, les arbitres, les journalistes, les supporters, les employés des ligues et de la fédération.
Ensuite, concernant le recrutement d’entraîneur, il s’agit de chercher un entraîneur de haut niveau. Un entraîneur de haut niveau est quelqu’un capable de faire beaucoup de choses. Outre le management de l’équipe nationale, il pourrait contribuer à rehausser le niveau de notre direction technique nationale. C’est pourquoi nous avons demandé un entraîneur de haut niveau, ayant les diplômes nécessaires pour travailler au Mali et à l’étranger.
L’autre projet derrière cet appel à la candidature, je le répète et j’insiste là-dessus, est que le Mali a besoin aujourd’hui de remporter au moins la Coupe d’Afrique des Nations seniors. Pour ce faire, il faut des gens valables, un entraîneur de qualité, qui peut nous aider à avancer et à obtenir ce trophée tant convoité par le Mali depuis plus de 60 ans.
Un autre projet est aujourd’hui de construire une direction technique aguerrie, qui nous permettra de mettre en place nos politiques de formation des techniciens à tous les niveaux. L’une des missions assignées à la Fédération malienne de football est l’animation et le développement du football sur toute l’étendue du territoire national. Pour ce faire, nous avons besoin d’une direction technique conforme aux normes, avec un directeur technique approprié qui remplisse les conditions nécessaires pour que nous puissions aller de l’avant. Nous pensons que l’entraîneur que nous allons recruter sera en contact direct avec le directeur technique. Ils travailleront en synergie, échangeront leurs expériences. Ensemble, nous conjuguerons nos efforts pour bien former nos techniciens et penser à la relève pour l’avenir.
Il y a beaucoup de projets sportifs, car le sélectionneur que nous allons recruter travaillera également avec les entraîneurs des catégories inférieures. Il les aidera, car nous pensons que celui que nous recruterons sera de haut niveau, avec un bagage intellectuel très élevé dans le domaine sportif. Un spécialiste qui pourra aussi aider les entraîneurs des équipes nationales U15, U17, U20, U23, notamment l’équipe U23 qui est en pleine préparation et dont certains joueurs évoluent déjà en équipe nationale première. Ils devront travailler ensemble en synergie, construire une parfaite symbiose autour de nos différentes sélections pour remporter des trophées. Nous avons déjà remporté des trophées en juniors et cadets, il ne nous manque plus que la victoire en équipe CHAN et, plus particulièrement, en équipe senior. Nous travaillons pour cela.
Kibaru Sports : Quelle est la date prévue pour les délibérations ?
Ibrahima Zie Coulibaly (FEMAFOOT): Nous avions prévu une date limite pour les dépôts de candidatures qui est désormais dépassée. La commission chargée du dépouillement a effectué un premier travail et a sélectionné 6 dossiers parmi les nombreux reçus. Il y a eu beaucoup de manifestations d’intérêt pour le poste de sélectionneur du Mali, des dizaines de dossiers de candidature, pour être plus exact, nous en avons reçu 33.
Après ce premier dépouillement, la commission va entrer en contact avec les candidats pour obtenir des éclaircissements, un genre d’interview, afin de discuter des conditions réelles du travail, au-delà de ce qui est écrit dans l’appel à candidatures. Cela inclut les questions de salaire, de gestion de l’équipe, de responsabilité de chacun, d’hébergement, de déplacement et de communication.
Après tout cela, la commission sélectionnera 3 candidats parmi les 6 présélectionnés. Parmi ces 3, le comité exécutif, en accord toujours avec le ministère de la Jeunesse et des Sports, choisira l’entraîneur en fonction de son classement par mérite, compétence et offre. Aujourd’hui, il ne faut pas se leurrer, pour remporter une Coupe d’Afrique des Nations, nous avons besoin d’un entraîneur de haut niveau, et pour obtenir un entraîneur de haut niveau, il ne faut pas lésiner sur les moyens.
Le football aujourd’hui a besoin de moyens pour se valoriser. Nous travaillons pour cela, mais il faut reconnaître que la gestion des salaires de l’entraîneur n’est pas de la responsabilité de la fédération, c’est l’État qui paie. Une fois qu’un accord est trouvé, nous établissons le contrat et l’envoyons à la direction nationale des sports, qui le transmet au cabinet pour étude. Celui-ci vérifie avec son homologue au ministère des Finances si la proposition est viable en termes de salaire et d’autres conditions. Dans ce cas de figure, le temps sera court, car nous avons deux rencontres importantes à jouer les 6 et 10 septembre prochains. Donc, même si l’entraîneur recruté ne sera pas en fonction pour ces deux matchs, il est important d’avancer dans le processus.
Kibaru Sports : Concernant les matchs de qualification pour la CAN Maroc 2025, tous les joueurs répondront ils présents ?
Ibrahima Zie Coulibaly (FEMAFOOT): Vous savez, nous gérons cette situation avec tact et professionnalisme. Au Mali, beaucoup ignorent la gestion de l’équipe nationale, et lorsqu’un problème survient, certains médias affirment que la fédération n’a pas qualité pour suspendre un joueur, alors que la fédération ne paie pas les joueurs.
Il est préférable de ne pas ignorer les textes de fonctionnement d’une fédération et du football en général. Aujourd’hui, la fédération peut démettre tous les membres concernés. Le problème est que ce qui s’est passé n’est pas de la faute de la fédération, mais de niveau autre. La fédération a envoyé les convocations à temps, et le regroupement a été fait, ainsi que le voyage et l’organisation. C’est l’État qui est en charge de cela. Donc, à mon avis, nous n’avons pas de problème.
De toute les manières, il y a eu un terrain d’attente entre la fédération et les joueurs.
La semaine prochaine, nous publierons la liste de l’équipe nationale pour les deux matchs de qualification pour la CAN 2025 et le choix dépend de l’entraîneur, nous ne lui imposons rien. La liste qu’il nous donnera sera basée sur ses choix.
Ceux qui répondront à l’appel seront là. Il n’y a pas de problème, le jour de la présentation vous verrez qui a été appelé. Nous verrons ceux qui ont accepté et ceux qui ont décliné l’invitation.

De toute façon, les joueurs ont accepté de venir mouiller le maillot, ils ont compris que c’est une affaire de pays et le Mali est au dessus de tout.
Ils veulent jouer pour le Mali, pas seulement pour la fédération. Être appelé en équipe nationale est un honneur, cela montre qu’ils sont valables là où ils sont.
Tous les appelés sont compétitifs, évoluent dans des championnats européens et africains de haut niveau. Si nous choisissons des joueurs internationaux, c’est parce que l’on pense qu’ils ont un niveau de standing plus élevé que les locaux, c’est pourquoi on les convoque. Cela doit être une fierté pour eux et les motiver davantage à se montrer à la hauteur. C’est donc ce qu’ils ont compris, ce qu’ils veulent venir faire, et c’est ce terrain d’entente que nous avons trouvé.